Le depot de bilan pendant arret maladie est une situation difficile qui peut vite devenir angoissante pour tout dirigeant fragilisé. Lorsqu’on est en arrêt maladie, les priorités changent, mais les obligations juridiques restent. Il faut agir, même affaibli, car les conséquences d’un retard peuvent être graves. La pression est forte, les émotions mélangées. On se sent souvent seul, perdu face aux démarches. Pourtant, il existe des solutions concrètes. Des professionnels peuvent aider. Même si vous êtes dirigeant de SARL, SAS ou micro-entreprise, la loi vous oblige à respecter les délais.

De plus, les indemnités journalières, le rôle du mandataire judiciaire ou la gestion des créanciers sont autant de points à comprendre. Ce guide est là pour vous accompagner. Il vous offre des étapes claires, un langage humain, et un contenu fiable. Parce qu’il faut garder courage et lucidité, même dans les moments les plus compliqués.

C’est quoi la procédure de depot de bilan pendant arret maladie ?

Le dépôt de bilan en arrêt maladie reste une réalité méconnue. Pourtant, de nombreux dirigeants y sont confrontés. Comprendre le fonctionnement de cette procédure est essentiel pour éviter les sanctions et limiter les dommages.

Ce que signifie réellement un depot de bilan pendant arret maladie

Le dépôt de bilan, ou déclaration de cessation des paiements, intervient dès que l’entreprise ne peut plus régler ses dettes. Il ne faut pas confondre cela avec une liquidation immédiate. Cette étape peut conduire à un redressement judiciaire si l’activité est récupérable.

Un dirigeant peut être en arrêt maladie tout en se trouvant dans une telle situation. Cela n’empêche en rien la loi de lui imposer d’agir dans les 45 jours suivant la cessation de paiements. Ce délai ne change pas, que le chef d’entreprise soit malade ou non. Il est impératif de respecter cette échéance sous peine de sanctions civiles ou pénales.

De plus, le depot de bilan pendant arret maladie ne dispense pas le dirigeant de ses obligations. Le statut juridique n’influe pas sur cette exigence. Ainsi, qu’il dirige une SAS, une SARL ou une entreprise individuelle, il reste légalement responsable.

Les spécificités selon le statut du dirigeant

Tous les chefs d’entreprise ne sont pas soumis au même régime. Leurs obligations varient selon leur forme juridique et leur protection sociale. Les conséquences du dépôt de bilan diffèrent également. Voici un tableau comparatif :

StatutProtection socialeIndemnités maladieObligation de dépôt
SAS / SA (assimilé salarié)CPAMOui, dès le 4e jourOui
SARL (gérant majoritaire)Sécurité sociale des indépendantsOui, après 7 jours de carenceOui
Micro-entrepreneurSSI (sous conditions)Très limitéOui

Dans tous les cas, le depot de bilan pendant arret maladie reste obligatoire si l’entreprise est en cessation de paiements. Il n’y a pas d’exception médicale permettant de l’éviter.

Peut-on déléguer la déclaration si l’on est inapte ?

Heureusement, la loi permet de se faire représenter. Le chef d’entreprise peut donner un mandat à un tiers. Cela peut être un associé, un avocat, un conjoint collaborateur ou un mandataire ad hoc. Cette délégation doit être écrite et formelle.

Si aucune démarche n’est faite, le tribunal peut intervenir de sa propre initiative. Le président du tribunal de commerce peut alors ouvrir une procédure d’office, surtout si des salariés sont en attente de salaires impayés. Ce cas reste rare, mais il démontre l’urgence à agir.

Dans un contexte de maladie, c’est souvent un proche ou un professionnel du droit qui assure cette tâche. Il est donc crucial d’anticiper en désignant une personne de confiance.

Ce que devient le contrat de travail ou la protection sociale

Un dirigeant assimilé salarié en arrêt maladie perçoit des indemnités journalières, versées par la CPAM. Si un depot de bilan pendant arret maladie est engagé, cela ne stoppe pas automatiquement ces droits. Toutefois, tout dépend de la nature juridique de l’entreprise.

Par exemple, si le dirigeant est salarié de sa propre société, et que celle-ci cesse toute activité, il peut être licencié dans le cadre d’un plan social ou d’un licenciement économique. Ce licenciement ouvre droit au contrat de sécurisation professionnelle (CSP), sous certaines conditions.

En parallèle, le versement des IJ peut continuer, même en cas de liquidation, si l’entreprise n’était pas en défaut de déclaration. En cas de défaillance, l’Association de Garantie des Salaires (AGS) prend le relais, notamment pour les indemnités non versées. Cela ne concerne que les dirigeants bénéficiant d’un contrat de travail réel.

Depot de bilan pendant arret maladie

Les étapes à suivre pour un depot de bilan pendant arret maladie

Après avoir compris la portée juridique et sociale de la situation, il est temps de passer à l’action. Le depot de bilan pendant arret maladie suit une procédure stricte, en plusieurs phases. Chaque étape doit être réalisée dans les règles, et souvent dans des délais courts.

Identifier clairement la date de cessation des paiements

Avant toute chose, il faut établir avec certitude que la cessation de paiements est bien effective. Cela signifie que l’entreprise ne peut plus honorer ses dettes avec son actif disponible. Ce diagnostic peut être posé par :

  • Le comptable de l’entreprise,
  • Un avocat spécialisé,
  • Ou un expert indépendant.

Cette date marque le début du compte à rebours de 45 jours. Au-delà, le dirigeant devient personnellement responsable de tout préjudice causé par une déclaration tardive.

Il est essentiel d’éviter tout flou. Certains dirigeants hésitent, pensant pouvoir redresser la situation. Mais le retard de déclaration est souvent plus pénalisant que l’échec lui-même.

Rassembler tous les documents nécessaires au dépôt

Une fois la situation reconnue, le dirigeant, ou son mandataire, doit constituer un dossier complet. Celui-ci sera déposé au greffe du tribunal de commerce. Voici les pièces principales :

  • Un extrait Kbis récent,
  • Le bilan comptable de l’année en cours,
  • La liste des créanciers et montants dus,
  • Les contrats de travail et fiches de paie,
  • Une attestation médicale en cas de délégation.

Le depot de bilan pendant arret maladie impose d’agir avec rigueur. Le greffe peut refuser un dossier incomplet, ce qui retarde l’ouverture de la procédure. Par conséquent, la préparation administrative doit être anticipée.

Le dépôt en lui-même est gratuit. Toutefois, certains frais annexes sont à prévoir, comme la publication au BODACC ou les copies d’actes. Ces montants restent raisonnables, en général entre 60 et 150 euros.

L’audience devant le tribunal et ses effets immédiats

Dès réception du dossier, le tribunal convoque le dirigeant ou son mandataire. L’audience permet de statuer sur la situation réelle de l’entreprise. Deux options s’offrent alors au juge :

  • L’ouverture d’un redressement judiciaire si une poursuite d’activité est envisageable,
  • La liquidation judiciaire si l’entreprise est insolvable de manière irréversible.

La présence du dirigeant, même en arrêt maladie, peut être exigée. Toutefois, un certificat médical peut justifier son absence. Dans ce cas, le mandataire désigné représente légalement l’entreprise.

Une fois la procédure enclenchée, un mandataire judiciaire est nommé. Il devient le référent principal, tant pour les créanciers que pour les salariés. Il assure également le versement des salaires dus via l’AGS.

Ce qu’il se passe après la décision judiciaire

Le depot de bilan pendant arret maladie entraîne un changement profond dans la gestion de l’entreprise. Dès la décision rendue :

  • Les comptes sont bloqués,
  • Les créanciers sont recensés,
  • Le personnel est informé.

Dans les jours qui suivent, le mandataire établit un état des créances, et engage les premières procédures. S’il y a des biens à liquider, une vente aux enchères peut être programmée. Le dirigeant, même absent, reste tenu de coopérer. S’il est encore en arrêt maladie, un avocat ou un représentant peut assister aux réunions.

En parallèle, le dirigeant reçoit des notifications officielles. Il est aussi tenu d’assister à certaines convocations, sauf contre-indication médicale. Malgré la douleur ou la fatigue, il doit rester informé. C’est une épreuve, certes, mais aussi le début d’un processus de redressement personnel et juridique.

Reprendre la main malgré la tourmente

Le depot de bilan pendant arret maladie n’est pas une condamnation, c’est un passage à affronter avec méthode. Les jours sont lourds, les choix douloureux, mais ne rien faire est bien pire. En agissant à temps, vous évitez le pire. Vous protégez vos droits, vos proches et parfois même vos salariés. Il est possible de déléguer, de s’entourer, de faire valoir ses protections. L’essentiel est d’agir sans attendre. Chaque étape franchie vous rapproche d’une sortie de crise. Même affaibli, vous restez le maître de vos décisions. N’attendez pas le point de rupture. Prenez conseil. Le droit n’est pas l’ennemi de la maladie. Il peut être votre filet de sécurité. Gardez espoir, soyez lucide, et souvenez-vous : ce que vous traversez aujourd’hui ne vous définit pas. Vous avez le droit de tomber, mais encore plus celui de vous relever.